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Comment faire quand on a des difficultés financières ?

Sylvain MEHARECHE
Mis à jour le 08/04/2025 | 17 minutes

Écrit par Sylvain MEHARECHE - Directeur Général Délégué Partners Finances

Vérifié par Hiba KHAYATI - Cheffe de projet éditorial

En bref

Les aléas de la vie ou une mauvaise gestion des finances peuvent être à l’origine de difficultés financières avec des conséquences parfois lourdes aussi bien sur le plan matériel que psychologique. Ces problèmes d’argent peuvent même aboutir à une situation de surendettement. Pour éviter d’en arriver là, il existe plusieurs possibilités permettant de faire face à cette situation :

  • l’analyse de son budget afin de mettre à plat toutes les dépenses et d’identifier celles qui peuvent être supprimées ou faire l’objet de renégociations de contrat ;
  • le report ou le rééchelonnement de ses échéances de prêt pour obtenir une respiration financière à court terme ;
  • l’augmentation de ses revenus en trouvant un nouvel emploi mieux rémunéré, en revendant des objets inutiles ou en cherchant un complément de revenus ;
  • la renégociation de ses crédits pour obtenir des conditions de remboursement plus avantageuses ;
  • la réalisation d’un rachat de crédit permettant de réduire le montant des mensualités grâce à un allongement de la durée de remboursement ;
  • en dernier recours, la procédure de surendettement.
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Les imprévus de la vie ou une mauvaise gestion budgétaire peuvent être à l’origine de difficultés financières plus ou moins importantes. Problèmes de santé, accident, perte d’emploi, dépenses imprévues… Les charges et dettes peuvent vite s’accumuler et le découvert bancaire devenir de plus en plus fréquent. Une situation budgétaire qui peut fortement altérer votre vie quotidienne et conduire à une spirale de surendettement dangereuse.

Aux soucis matériels s’ajoutent également un impact psychologique avec la sensation d’une situation sans issue et une charge mentale importante pouvant même conduire jusqu’à la dépression. Heureusement, plusieurs options existent pour surmonter cette tempête financière et remonter la pente.

En premier lieu, il est indispensable de prendre du recul par rapport à la situation et de ne pas prendre de décision à la hâte. Commencez par faire un état des lieux de vos finances en posant à plat chaque dépense et en faisant le parallèle entre vos revenus et vos charges. Vous pouvez notamment établir un tableau détaillé de chacun des mouvements bancaires. Il vous permettra de bénéficier d’une vision claire sur ce que coûte chacun des postes de dépenses par mois et éventuellement par année.

À partir de cet état des lieux, identifiez chaque type de dépenses selon leur importance et leur caractère avec :

  • les dépenses dites incompressibles : à régler obligatoirement chaque mois et dont le montant ne peut théoriquement pas varier. Il s’agit notamment du loyer ou du remboursement de prêt immobilier, mais aussi d’autres charges (crédit auto, travaux, conso, etc.), des impôts ou encore des pensions alimentaires à verser ;
  • les dépenses essentielles à la vie courante sur lesquelles il est parfois possible d’agir malgré leur récurrence. Il s’agit notamment des factures d’énergie (électricité, gaz, eau), des assurances (habitation, auto, mutuelle), du transport, de l’alimentation ou encore des abonnements internet et téléphone ;
  • les dépenses “accessoires” ou “non-essentielles” qu’il est possible de limiter voire de supprimer comme les loisirs, les sorties et repas à l’extérieur, l’habillement, les abonnements à des plateformes TV ou musicales, ou à la salle de sport, etc.

En partant du constat précédent, vous pouvez vous donner des objectifs de réduction de ces charges, notamment sur les deux dernières catégories de dépenses. Évaluez ce qui est véritablement nécessaire à votre vie quotidienne et faites des arbitrages temporaires qui peuvent vous permettre d’économiser des dizaines voire des centaines d’euros chaque mois.

Fixez-vous des limites de dépenses à ne pas dépasser chaque mois par rapport à vos revenus et prenez les mesures nécessaires pour tenir ces plafonds de dépenses. Vous pouvez notamment utiliser la méthode budgétaire des 50-30-20 (50 % pour les dépenses incompressibles, 30 % pour les dépenses moins essentielles et 20 % pour l’épargne) et faire varier ces pourcentages selon votre situation.

Avec les coupes budgétaires réalisées, vous avez également la possibilité d’allouer chaque mois une somme au remboursement des dettes en commençant par les plus petites dettes et en réaffectant cette somme chaque mois à la plus petite dette suivante (méthode boule de neige). Vous assainissez ainsi petit à petit votre situation financière et pouvez, une fois la situation revenue à l’équilibre, envisager de vous constituer une trésorerie pour de potentiels imprévus futurs.

En parallèle de ce rééquilibrage budgétaire, vous pouvez trouver des solutions pour augmenter vos ressources. Cela peut passer par une promotion ou une augmentation au travail, voire même par un changement de poste si nécessaire.

Envisagez également de lancer une activité en parallèle pour générer des revenus complémentaires à votre salaire. De nombreuses activités peuvent permettre de gagner quelques centaines d'euros, vous permettant d’obtenir une respiration financière bienvenue. Pensez notamment à vos passions ou vos capacités inexploitées qui peuvent trouver preneur sur les désormais nombreuses plateformes de services aux particuliers (bricolage, jardinage, ménage, cours particuliers, portage de journaux, livraison, rédaction, etc.).

Vous pouvez également envisager de mettre sur les plateformes entre particuliers un bien immobilier, une dépendance, une chambre d’amis ou un véhicule en location ponctuelle si vous en possédez afin d’obtenir des revenus complémentaires.

Pensez enfin à faire le tour de vos armoires ou placards pour revendre des objets ou vêtements que vous ne portez ou n’utilisez plus sur les sites de revente entre particuliers (leboncoin, Vinted, Facebook Marketplace, etc.).

Lorsque vous êtes confronté à des problèmes d’argent plus ou moins importants, plusieurs interlocuteurs peuvent également être sollicités pour faire face à cette situation éprouvante, aussi bien matériellement que moralement :

  • faire appel à un proche pour qu’il vous prête de l’argent afin de faire face à des difficultés financières temporaires. Soyez sûr cependant de pouvoir le rembourser par la suite pour éviter les conflits. Prévoyez de réaliser une reconnaissance de dettes pour couvrir chacune des parties ;
  • contacter votre conseiller bancaire pour prévenir d’éventuels incidents de paiement aux conséquences qui peuvent être importantes (agios, fichage Banque de France, etc.) par exemple en prévoyant une autorisation de découvert étendue ;
  • contacter les établissements auprès desquels vous détenez des crédits pour solliciter des reports de mensualité, un rééchelonnement des échéances voire des pauses de remboursement ;
  • solliciter les différents créanciers récurrents afin de négocier des délais de paiement allongés pour les factures (électricité, assurances, etc.) ;
  • contacter des associations ou des organismes sociaux pour obtenir des conseils pour la gestion de son budget (point conseil budget - PCB) mais aussi des aides financières et matérielles : aides alimentaires du CCAS (Centre communal d’action sociale), aides des associations (Restos du cœur, Banque alimentaire, Croix-Rouge, etc.) ;
  • demander des aides financières des différentes collectivités locales (commune, département, région).

Il est également possible de solliciter les aides de l’État selon les situations pouvant se présenter :

  • les aides à la vie courante pour les faibles revenus : RSA, ASS, prime de Noël, prime d’activité, chèque énergie, chèque eau, aides urgentes de la CAF pour les équipements de première nécessité, aides à la cantine des enfants, aides au transport et indemnités carburant, complémentaire santé solidaire, prêt sans intérêt de la CAF, etc. ;
  • les aides au logement : allocation logement (APL), aides du FSL (fonds social pour le logement) afin de régler les loyers impayés ;
  • en cas de maladie ou d’accident de vie : compensation exceptionnelle à la perte de salaire, PCH (prestation de compensation du handicap) ;
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Au-delà des stratégies financières pour maîtriser son budget et des aides directes pouvant être obtenues, d’autres mécanismes peuvent être utilisés pour faire face à des problèmes d’argent.

Le regroupement de crédits offre la possibilité de mutualiser tous les prêts détenus par un emprunteur (immo, auto, conso, travaux et même certaines dettes) pour parvenir à une mensualité unique de remboursement. L’organisme de crédit rachète tous les prêts contractés par l’emprunteur pour lui permettre de souscrire un nouvel emprunt unique correspondant davantage à ses possibilités de remboursement actuelles.

Outre le fait de simplifier la gestion budgétaire, le rachat de crédit permet surtout de réduire le montant des mensualités grâce au rééchelonnement des prêts dans la durée et donc à l’allongement global de la période de remboursement. S’il peut offrir une respiration financière certaine à court terme (avec des mensualités parfois réduites jusqu’à 60 %), il faut 

toutefois être bien conscient qu’il augmente le coût global de l'emprunt du fait notamment d’intérêts de remboursement qui courent plus longtemps.

Pour faire face à des problèmes d’argent importants, les établissements financiers peuvent prévoir dans leurs contrats la possibilité de reporter des échéances de prêt. Si vous faites face à des difficultés financières temporaires, l’établissement devrait logiquement accepter le report d’une voire de plusieurs mensualités même si rien ne l’y oblige. Attention toutefois, cela augmente là encore la durée de remboursement et donc le coût total du crédit

Si vous avez souscrit un prêt immobilier à une époque où les taux d’intérêt étaient élevés et qu’ils ont baissé depuis, vous avez la possibilité de renégocier les termes de votre contrat avec l’organisme créancier, et tout particulièrement le taux d’intérêt. Cela peut alors vous permettre de réduire assez sensiblement vos charges mensuelles incompressibles.

Si les taux d’intérêt sont bien inférieurs à ce qu’ils étaient au moment de la souscription (  au moins 0,7 points d’écart), le créancier peut répondre favorablement à votre demande. Vous pouvez également procéder à tout moment à une délégation de votre assurance de prêt, c’est-à-dire à résilier votre assurance actuelle pour souscrire une assurance externe souvent plus avantageuse.

Avec la libéralisation de la plupart des marchés, il est désormais possible de changer très facilement de prestataire pour de nombreux services. Vous pouvez ainsi comparer rapidement les tarifs des différents fournisseurs de téléphonie, d’Internet, d’électricité ou de gaz et vous tourner vers le prestataire le plus compétitif. Les formalités sont désormais très simples et c’est généralement le nouveau fournisseur qui s’occupe de toutes les démarches.

Vous pouvez également changer facilement de police d’assurance grâce aux nombreux comparateurs et simulateurs, et, ce, qu’il s’agisse d’une assurance auto, santé, habitation ou emprunteur. Si vous êtes attaché pour une raison ou une autre à vos fournisseurs actuels, vous pouvez tout de même les contacter pour obtenir un tarif plus avantageux par rapport à la concurrence. Votre interlocuteur préfèrera bien souvent vous accorder une ristourne (dans les limites du raisonnable) plutôt que de vous voir partir chez un autre fournisseur.

Pour solutionner des problèmes d’argent, il est toujours possible de solliciter un nouveau crédit à la consommation pour soulager temporairement vos finances. Toutefois, cette option ne fait que repousser le problème et peut même bien souvent l’aggraver. Il augmente en effet le montant de vos dettes à long terme.

Si vous êtes déjà dans une situation difficile, il est d’ailleurs peu probable que les établissements financiers vous accordent un nouveau prêt personnel classique compte tenu du fort taux d’endettement et donc des risques de non-remboursement. Vous aurez alors bien souvent uniquement la possibilité de solliciter un crédit renouvelable, avec des taux d’intérêts élevés et variables risquant de mettre en péril votre situation financière future.

Une alternative intéressante peut être le microcrédit qui permet d’emprunter rapidement et relativement facilement de petites sommes sans intérêts conséquents à rembourser. Il peut ainsi constituer une solution intermédiaire pratique pour des problèmes financiers passagers.

Lorsqu’en dépit de toutes ces précautions et solutions, vous ne parvenez plus à assumer vos charges et à rembourser vos dettes, l’ultime possibilité pour vous protéger reste le dépôt d’un dossier de surendettement. Celui-ci est à transmettre à la commission de surendettement de votre département. Il est ensuite géré par la Banque de France et présenté à la commission de surendettement nationale. Cette procédure gratuite peut être effectuée directement en ligne ou par courrier.

Une fois le dossier analysé, la commission de surendettement met en place un plan de redressement avec des actions concrètes pour le remboursement des dettes contractées. Pendant cette procédure, le débiteur surendetté est protégé des saisies sur biens et des procédures de recouvrement. Seules les dettes alimentaires et pénales restent à honorer.

La commission cherche à aboutir sur un accord à l’amiable entre le débiteur et les différents créanciers qui peut passer par un rééchelonnement des dettes, un effacement partiel de certaines d’entre elles, un gel des remboursements ou encore une renégociation des intérêts.

Si aucun accord n’est trouvé ou que la situation est irrémédiablement compromise, la commission procède alors à une procédure de redressement personnel avec ou sans liquidation judiciaire selon le patrimoine possédé, afin d’effacer les dettes.

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