Dépenses, impôts, aides : comment les Français veulent-ils protéger leur portefeuille ?


Dette, impôts et aides sociales, une large majorité de Français exprime le souhait d’un État plus sobre et plus efficace. Dans le même temps, beaucoup cherchent à sécuriser leur budget en réduisant leurs charges ou en explorant des solutions comme le rachat de crédit.
Une inquiétude croissante face à la dette publique
Un sondage Odoxa pour la Fondation IFRAP vient bousculer les idées reçues sur le rapport des Français à leurs finances publiques. Longtemps accusés de se détourner des enjeux budgétaires, ils apparaissent aujourd’hui plus inquiets que jamais. Plus de trois quarts d’entre eux se disent préoccupés par le niveau de la dette et des déficits. En un an, cette crainte a progressé de 13 points, un bond qui traduit un climat de défiance généralisée.
Ce sentiment dépasse les clivages sociaux et politiques. Cadres et ouvriers s’accordent, tout comme les sympathisants de droite et une majorité de ceux de gauche. Pour beaucoup, la France s’approche dangereusement d’une situation comparable à celle de la Grèce ou du Portugal lors de leur mise sous tutelle par le FMI. 6 personnes sur 10 estiment même que cette situation de surendettement fait de la France un pays proche de la faillite.
Un rejet de la hausse des impôts et une préférence pour la réduction des dépenses
Confrontés à cette inquiétude, les Français rejettent massivement toute hausse d’impôts. 8 sur 10 privilégient plutôt une diminution des dépenses publiques. Parmi les mesures plébiscitées figure la réduction progressive du nombre de fonctionnaires, rendue possible par le non-remplacement des départs à la retraite, une option qui convainc même une partie des agents publics.
Dans la même veine, la fin de l’emploi à vie pour les nouveaux entrants est désormais soutenue par près de 7 personnes sur 10. D’autres pistes, comme la rémunération au mérite ou une prime de présentéisme, rencontrent elles aussi une large adhésion.
Des attentes fortes en matière de simplification et de protection sociale
Cette exigence d’efficacité se retrouve dans d’autres domaines. La complexité administrative et le fameux “millefeuille territorial” sont jugés excessifs par une large majorité. Beaucoup réclament des simplifications et n’excluent pas des transferts de compétences de l’État vers les collectivités.
Côté protection sociale, la tendance est également à la rigueur. Près de 8 Français sur 10 souhaitent instaurer un plafond global pour les aides, fixé dans la plupart des cas à moins de 1 500 € par mois. Certains estiment même que les minima sociaux devraient être soumis à l’impôt, comme les revenus du travail. Ce tableau dessine une opinion publique plus lucide et plus pragmatique. L’attente porte moins sur de nouvelles recettes fiscales que sur une meilleure maîtrise de la dépense publique.