Logement social : le ministre du Logement serre la vis
Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement, a donné une interview au Journal du Dimanche (JDD), cette semaine. Il a détaillé son plan d’attaque pour libérer des places en HLM.
La fin du logement social « à vie »
Vincent Jeanbrun a indiqué dimanche vouloir mettre fin à l’attribution « à vie » des logements sociaux. Il souhaite fluidifier le parc locatif social : « moins de 8 % de rotation dans le logement social en 2023, c’est beaucoup trop peu ».
Le ministre du Logement désire privilégier les contrats locatifs à durée déterminée. « Je serais favorable au passage d’un bail trois-six-neuf, avec une réévaluation régulière par les bailleurs sociaux qui permettrait de s’adapter à la taille du foyer ou à des mutations professionnelles, et avec une meilleure mobilité d’une commune à l’autre » a-t-il explicité dans les colonnes du JDD.
Vincent Jeanbrun a manifesté l’envie de discuter cette mesure avec les professionnels de l’immobilier et les élus, à l’heure où près de 3 millions de ménages, à faible capacité d’emprunt, sont en attente d’un logement social.
« De fausses bonnes idées »
Le mouvement HLM conteste la mesure proposée par le ministre, affirmant que le principe de location « à vie » n’existe pas. Les associations de défense des locataires considèrent que le problème n’est pas le maintien d’un locataire dans un logement social mais l’absence de solutions de sortie. Inaki Echaniz, député PS des Pyrénées-Atlantiques avait qualifié, en octobre dernier, ces ébauches de loi « de fausses bonnes idées qui démontrent une méconnaissance des besoins du logement social ».
La suppression de l’attribution « à vie » des logements sociaux a déjà été proposée en mars 2025 par l’ancien ministre du Logement, Guillaume Kasbarian. À l’époque, elle été déjà controversée, et avait été retirée moins de 2 heures avant le début de son examen à l’Assemblée nationale.
L’expulsion des locataires délinquants
Vincent Jeanbrun s’est aussi montré favorable à l’expulsion des locataires délinquants : « si vous voulez expulser quelqu’un, il faut aller devant un tribunal : c’est long et compliqué (…) et vous envoyez un message en faveur du délinquant qui continue à pourrir la vie des gens ». Le ministre souhaite généraliser l’expulsion à ceux qui possèdent un casier judiciaire pour délit nuisant à l’usage « paisible » du logement.
Enfin, il a également évoqué la possibilité pour les locataires de racheter leur logement social. « J’aspire à une France de propriétaires » a-t-il lancé à la fin de son interview.



