Immobilier : le gouvernement dévoile son amendement sur le statut des bailleurs privés
Le gouvernement vient de déposer un amendement au projet de loi de finances 2026 pour instaurer un sStatut du bailleur privé : c’est un dispositif destiné principalement aux investisseurs locatifs qui ont contracté un crédit immobilier pour acquérir un bien à louer.
Une incitation ciblée pour les investisseurs locatifs
L’amendement prévoit que tout logement acquis à compter du?1?? janvier 2026 et loué nu pour une durée minimale de 9 ans pourra bénéficier d’une forme d’amortissement fiscal de l’ordre de 2 % par an sur la valeur du bâti, dans la limite de 5 000 euros déductibles par an. En parallèle, les travaux de rénovation énergétique dans l’ancien seraient doublés en avantage fiscal pour inciter les bailleurs à engager des rénovations pour éviter les « passoires thermiques ».
Pour un investisseur ayant obtenu un prêt bancaire pour un logement destiné à la location, ce dispositif pourrait représenter une nouvelle carotte fiscale : amortissement + rénovation = réduction de la base imposable, rendement locatif amélioré, meilleure sécurisation du cash-flow. Selon les professionnels, cette mesure est très « attendue » même si ses modalités doivent encore être précisées.
Les enjeux et les critiques d’un dispositif à surveiller
Ce statut du bailleur privé est présenté par le ministère comme un « levier gagnant pour tous »?: pour le propriétaire, pour le locataire et pour l’économie. Il permettrait notamment d’atteindre l’objectif de 90 000 logements supplémentaires par an à la location d’ici 2030 selon des estimations liées au plan immobilier.
Mais tout n’est pas encore acté : certaines organisations professionnelles (comme la Fédération nationale de l'immobilier, FNAIM) jugent l’amendement « insuffisant ». En effet, elles estiment que le taux retenu (2?% d’amortissement) est trop faible puisque le rapport parlementaire initial préconisait 4 %, mais aussi que le plafonnement à 5 000 euros limiterait fortement l’attractivité pour de nombreux bailleurs.
De plus, le dispositif semble privilégier le neuf ou la rénovation lourde, ce qui peut laisser de côté une large partie du parc ancien, pourtant immédiatement mobilisable pour la location.
Pour les investisseurs locatifs ayant contracté un crédit immobilier, il faudra donc surveiller de près l’adoption ou non de ce nouveau statut : les conditions d’entrée, la durée d’engagement, les travaux exigés, l’alignement possible du loyer avec le marché, et surtout l’adoption finale du texte par le Parlement !


