Immobilier : vers la fin de la crise ou simple pause avant de nouvelles secousses ?


Après trois années secouées par la hausse des taux, le marché immobilier français a renoué en 2025 avec une certaine stabilité, sans pour autant retrouver l’élan espéré. Avec environ 925 000 transactions attendues sur l’année, l’activité progresse de + 8,2 % par rapport à 2024 et repasse au-dessus du seuil symbolique des 900 000 ventes. Mais ce dynamisme reste en retrait face aux anticipations initiales. Le traditionnel rebond printanier n’a pas eu l’ampleur attendue et a freiné les espoirs d’un redressement marqué.
Côté prix, l’année 2025 met fin à la spirale baissière entamée en 2022. L’Indice des prix de l’immobilier (IPI) affiche une progression moyenne de + 0,8 % sur un an. Plusieurs grandes métropoles renouent avec des hausses significatives : Bordeaux (+ 3,6 %), Lyon (+ 2,5 %) et Paris (+ 2,3 %). Le marché locatif reste tendu, même si la hausse des loyers ralentit nettement : + 1,5 % sur un an, contre + 4,2 % à la même période en 2024.
Des freins persistants à la reprise
La détente monétaire engagée en 2024 n’a pas produit tous ses effets. Contrairement aux prévisions, les taux d’emprunt n’ont pas franchi le seuil des 3 % sur 20 ans et se stabilisent autour de 3,25 % à la rentrée 2025. Résultat : le pouvoir d’achat immobilier, après s’être amélioré, stagne. Les acheteurs disposent en moyenne de 72 m², soit l’équivalent de 2022, mais l’attentisme domine encore.
Autre frein : la dimension patrimoniale. Dans plusieurs zones, notamment à Paris, de nombreux biens achetés après 2020 se revendent à perte. Près d’un vendeur parisien sur cinq est concerné. À l’échelle nationale, ce phénomène touche surtout les acquéreurs récents, ce qui limite les mises en vente et ralentit la fluidité du marché.
2026 : vers un nouvel équilibre ?
D'après l’étude, la rentrée 2025 s’ouvre dans un contexte d’incertitudes politiques et internationales. L’instabilité gouvernementale, le poids de la dette publique et la faible visibilité sur la politique du logement pèsent sur les perspectives. À cela s’ajoutent des tensions mondiales qui maintiennent une pression haussière sur les taux longs, alors que la BCE devrait conserver une politique monétaire stable. Selon SeLoger – Meilleurs Agents, les taux devraient ainsi évoluer entre 3,25 % et 3,5 % d’ici la fin 2025.
Malgré ces contraintes, les signaux ne sont pas tous négatifs. Les banques assouplissent leurs critères d’octroi de crédit immobilier, garantissant un accès au financement pour une majorité de ménages. De plus, les conditions d’achat se sont améliorées selon l’étude : il faut désormais moins de cinq ans pour amortir un bien. En 2026, environ 960 000 transactions sont attendues, avec une hausse des prix comprise entre + 2 % et + 3 %.