Les Français et leur vision de la France à l’horizon 2035 et 2050

Comment les Français imaginent-ils leur vie et leur pays dans dix ou vingt-cinq ans ? L’étude Toluna–Harris Interactive révèle une société partagée entre espoir individuel et crainte collective. Si l’avenir de la France inquiète, chacun cherche avant tout à protéger son budget, son pouvoir d’achat et son niveau de vie, quitte à revoir ses priorités à long terme.
Les Français inquiets pour l’avenir de leur pays, mais plus confiants pour leur propre situation
Quand ils se projettent en 2035, les Français oscillent entre espoir et inquiétude. Seuls 20 % estiment qu’ils seront plus heureux qu’aujourd’hui. Un tiers s’attendent à l’être moins. Ce sentiment varie selon l’âge. Et pour cause, les moins de 35 ans se montrent bien plus confiants que leurs aînés, notamment sur les plans professionnel et familial.
Le futur s’imagine surtout à travers des repères concrets : maison, famille, santé, finances. Autrement dit, malgré un contexte économique incertain, les projets de vie continuent d’être une boussole.
Cette prudence se traduit dans les comportements. Les Français préparent l’avenir sans excès, tout en veillant à maîtriser leurs dépenses courantes, protéger leur pouvoir d’achat et limiter l'endettement, ce qui peut passer, par exemple, par le calcul de sa capacité d'emprunt avant de souscrire un crédit. Pour protéger leurs finances, certains privilégient l’épargne de précaution plutôt que la consommation, d’autres repoussent leurs projets coûteux. L’idée d’un futur meilleur subsiste, mais à condition qu’il reste financièrement soutenable.
Inflation, dette, retraites : un pessimisme marqué pour la France en 2035
Lorsqu’ils se projettent dans dix ans, les Français dressent un constat préoccupant. Près de 60 % estiment que la situation du pays se dégradera. Cette inquiétude vise d’abord l’économie (citée par 65 % des répondants), mais aussi le système de retraites (71 % pensent qu’il se détériorera) et la dette publique (66 %).
L’inflation, la perte de pouvoir d’achat et l’endettement symbolisent à leurs yeux une France fragilisée, incapable de maintenir le niveau de vie des ménages. Beaucoup redoutent que leur budget quotidien (alimentation, énergie, logement) soit encore davantage sous pression dans les années à venir.
Quelques motifs d’espoir subsistent toutefois :
- la mobilité, dont plus d'un quart des sondés estiment qu'elle s'améliorera ;
- les progrès technologiques, notamment dans la santé et l’innovation, perçus comme les rares moteurs d’un avenir plus favorable.
2050 : des repères qui tiennent, des protections qui s’effritent
D’ici 2050, les Français imaginent une société en pleine mutation. Huit personnes sur dix pensent que la voiture individuelle existera toujours, et trois quarts croient encore aux élections démocratiques ou à la maison familiale. Mais ces repères cohabitent avec des bouleversements :
- 73 % anticipent la disparition du système de retraite par répartition ;
- 64 % celle de la Sécurité sociale dans sa forme actuelle ;
- 59 % la fin de l’argent liquide.
Finalement, les Français ne se bercent pas d’illusions. Beaucoup savent qu’ils devront compter avant tout sur eux-mêmes : anticiper leur retraite, gérer leurs dettes, s’adapter aux changements économiques.