Immobilier : hausse des loyers, offre réduite et nouvelles normes


Le marché locatif parisien demeure extrêmement tendu, malgré les évolutions économiques et les nouvelles réglementations. En avril 2025, l’équipe scientifique de SeLoger note que la demande dépasse toujours largement l’offre, avec un recul de 30 % du nombre d’annonces par rapport à 2021.
Thomas Lefebvre, directeur des études de SeLoger, alerte sur ce déséquilibre inédit : “On est sur un niveau d’offres historiquement bas”, une situation accentuée par la hausse des loyers et les contraintes imposées par les nouvelles normes énergétiques. Ces dernières, visant à améliorer la performance environnementale des logements, contraignent certains propriétaires à rénover ou retirer leurs biens du marché locatif, réduisant ainsi l’offre disponible.
Loyers en hausse : un marché déséquilibré par la demande croissante
Cette tension s’explique aussi par la hausse des taux d’emprunt, qui pèse sur l’accès à la propriété. Depuis trois ans, de plus en plus de ménages se retrouvent contraints de rester locataires plus longtemps, perturbant le cycle traditionnel de primo-accession.
“ Le cycle locataire puis primo-accédant est un peu cassé”, constate Thomas Lefebvre. Résultat : le nombre de logements disponibles diminue tandis que la demande, elle, s’amplifie. Actuellement, 30 à 40 % des ménages recherchent activement un logement, une pression qui alimente la hausse des loyers, lesquels augmentent en moyenne de 2 % par an, un rythme supérieur à celui de l’inflation.
Tension locative en région : impact de la fin du dispositif Pinel et perspectives du marché immobilier
Cette dynamique ne se limite pas à Paris. Plusieurs régions françaises connaissent une tension locative inédite, notamment l’Île-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie ou encore la région Sud. Europe 1 souligne que la fin du dispositif Pinel, qui permettait d’inciter les particuliers à investir dans le neuf pour la location avec un soutien étatique, aggrave le déficit d’offre locative.
En parallèle, la reprise du marché transactionnel et la croissance modérée de la primo-accession, freinée par les conditions plus strictes d’obtention des crédits immobiliers, laissent entrevoir une amélioration possible, mais celle-ci demeure encore insuffisante pour rééquilibrer le marché dans l’immédiat.
Évolution des loyers en Île-de-France et en région : villes les plus chères et zones plus abordables
Sur le plan des loyers, Europe 1 révèle que la moyenne pour un studio à Paris dépasse désormais 1 070 €, soit une hausse de 2 % sur un an. La capitale conserve sa place de ville la plus chère d’Île-de-France, suivie par Neuilly-sur-Seine et Vincennes. Certaines communes connaissent même des hausses spectaculaires, à l’image de Malakoff où les loyers médians ont progressé de 39 % en un an.
À l’inverse, Montluçon, Saint-Chamond et Castres, villes de plus de 30 000 habitants, figurent parmi les plus abordables. Des baisses importantes sont également relevées à Menton, Vénissieux et Suresnes, où les loyers médians chutent jusqu’à 19 %.
Dans ce contexte marqué par une forte tension, le bilan de la saison estivale, attendu à la fin du troisième trimestre, sera scruté de près afin d’évaluer les impacts des évolutions récentes sur le marché locatif, conclut Europe 1.