Crédit immobilier : 12 milliards d’euros de nouveaux prêts en mars 2025


Le marché du crédit immobilier français affiche des signes de redressement, avec 12 milliards d’euros de nouveaux prêts accordés en mars 2025, selon la dernière publication de la Banque de France. Une hausse significative par rapport aux 7,6 milliards d’euros enregistrées en mars 2024, ce qui représente une augmentation de 58 % environ. Cependant, cette reprise reste fragile et contrastée.
Les primo-accédants, moteurs de la reprise
Les primo-accédants représentent désormais plus de la moitié de la production de crédits octroyés pour l’acquisition d’une résidence principale : 40,4 % en mars 2020, contre 51,2 % en mars 2025.
Ce type de profil bénéficie de dispositifs incitatifs tels que le prêt à taux zéro (PTZ), élargi depuis avril 2025 à l’ensemble du territoire et aux maisons individuelles. Cette mesure vise à soutenir l’accession à la propriété et à dynamiser le marché, notamment dans les zones moins tendues.
Par ailleurs, la reprise est également attribuée à la baisse des taux d’intérêt. En effet, les taux d’intérêt moyens des crédits immobiliers se sont stabilisés autour de 3,20 %, un niveau plus favorable qu’au début de l’année (3,32 %) et loin derrière le record atteint en janvier 2024 (4,17 %). Cette détente des taux, combinée à une légère érosion des prix immobiliers, a redonné du pouvoir d’achat aux acquéreurs potentiels.
Mais prudence reste de mise
Malgré cette dynamique positive, les établissements financiers demeurent prudents. Les règles du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) qui limitent le taux d’effort des emprunteurs à 35 % de leurs revenus, sauf dérogation, sont toujours en vigueur. Seulement 20 % des prêts accordés peuvent dépasser ces critères, principalement en faveur des primo-accédants. Mais si les banques utilisent de plus en plus cette marge, elle reste encore à exploiter : 13,9 % en mars 2022, contre 16,2 % en mars 2025.
Cette vigilance se reflète également dans les durées d’emprunt. La durée moyenne des crédits à l’habitat a atteint 23,1 années en mars 2025, contre 22,9 en mars 2024, permettant ainsi de réduire les mensualités et d’améliorer la solvabilité des emprunteurs contre l’augmentation du coût total du crédit.