Quelles solutions pour épargner sur le moyen terme ?

L’épargne sur le moyen terme : de quoi parle-t-on ?

L’épargne de moyen terme se rapporte à un portefeuille de produits financiers détenu par un particulier sur une durée intermédiaire avec un horizon de placement compris entre 3 et 8 ans. Elle vise à tirer parti de supports d’investissement potentiellement attractifs par rapport à une épargne de court terme tout en conservant une certaine liberté quant à la disponibilité des fonds comparativement à des placements de plus long terme. 

L’épargne moyen terme offre un équilibre intéressant entre la recherche de rendements immédiats du court terme (livrets à taux boosté, comptes à terme, etc.) et les placements pour le futur (actions, ETF, épargne retraite, etc.). Un portefeuille de placements à moyen terme se veut alors assez diversifié avec plusieurs fonds obligataires et fonds actions pour limiter la volatilité. Il peut également comprendre des solutions d’épargne flexibles telles que l’assurance vie. L’épargne à moyen terme vise généralement des rendements intéressants autour de 4 à 5 % tout en limitant les risques par rapport au capital investi et à l’indisponibilité des fonds.

Pourquoi est-ce important d’avoir une épargne à moyen terme ?

Une épargne à moyen terme garantit un filet de sécurité pour faire face aux potentiels imprévus de la vie.

Pour anticiper des problèmes à l’avenir

Si l'épargne de précaution doit permettre d’assumer des frais médicaux ou des réparations imprévues, l'épargne à moyen terme constitue une garantie supplémentaire pour faire face à des aléas plus importants comme par exemple une perte d’emploi, une invalidité ou une longue maladie. C’est la raison pour laquelle au moins une partie de cette épargne doit être immédiatement ou rapidement disponible. Elle peut notamment éviter d’avoir à recourir au regroupement de crédits le cas échéant.

Pour constituer un capital utilisable à un horizon intermédiaire

Des placements moyens termes constituent une opportunité pour développer un capital et atteindre certains objectifs financiers. Les gains qui en sont issus peuvent notamment contribuer à financer, même partiellement, des projets divers comme par exemple l’achat d’un véhicule, des travaux de rénovation non essentiels à un horizon de 3 ou 4 ans, la préparation d’un voyage de rêve ou encore le financement des études de vos enfants d’ici 4 à 5 ans. 

Pour stabiliser ses finances et disposer d’une marge de manoeuvre

Constituer une épargne à moyen terme contribue en outre à développer une certaine discipline financière. Le fait de mettre régulièrement de l’argent de côté pour le faire fructifier permet de prendre de bonnes habitudes budgétaires et d’avoir plus de latitude dans la gestion de ses finances. Cela permet potentiellement d’investir au bon moment dans des projets lucratifs lorsque l’occasion se présente ou bien encore de se constituer petit à petit un apport personnel pour un achat immobilier futur.

Quels sont les placements financiers pour investir à moyen terme ?

Investir à moyen terme implique de trouver des placements disposant d’un bon rapport risques/rendement ainsi que de liquidités relativement disponibles (les placements sont souvent plus rémunérateurs lorsque les liquidités sont bloquées pendant un certain temps). Pour remplir ces différents objectifs, le maître mot de l’épargne à moyen terme reste la diversification. Parmi les produits financiers les plus opportuns par rapport à cet horizon de placement, on peut citer : 

Les obligations 

Elles offrent la possibilité de prêter de l’argent à des entreprises ou à l’État avec un remboursement ultérieur en échange d’intérêts rémunérateurs. Bien que généralement peu risquées, les obligations peuvent cependant être très diverses et présenter un niveau de risques variable en fonction de la qualité de l’émetteur. Les obligations d’État sont notamment à privilégier pour une volatilité modérée. Il est donc généralement préférable pour les non initiés de passer par des fonds obligataires.

Les comptes à terme (CAT)

Il s’agit d’un contrat bloqué pendant une durée pouvant aller de 1 mois à 5 ans pendant laquelle un épargnant bénéficie d’intérêts supérieurs aux livrets classiques en échange de l’indisponibilité de ses fonds. Il prend fin au terme de la période de blocage sauf en cas de reconduction automatique prévue. Les taux d’intérêt peuvent être fixes, variables ou progressifs dans la durée. Généralement plutôt utilisés pour de l’épargne à court terme, ils peuvent également être pertinents à moyen terme (3 à 5 ans).

L’assurance vie 

L’assurance vie reste le placement préféré des français notamment pour sa souplesse. Elle permet d’épargner pour faire fructifier son capital de façon sécurisée tout en effectuant des placements à rendement potentiel supérieur en fonction de son appétence au risque. On parle le plus souvent de contrat d’assurance multisupports qui mêle fonds en euros et différents produits financiers non garantis comme par exemple des OPCVM obligataires sur le moyen terme ou des OPCVM d’actions pour le long terme. Si les fonds restent disponibles, la fiscalité est en revanche moins adaptée sur le court ou moyen terme puisque le retrait est imposé à hauteur de 30 % avant 8 ans de détention et à “seulement” 24,7 % après 8 ans.

Le PEA (Plan épargne en actions) 

Il s’agit d’un compte de titres permettant d’investir dans des actions françaises ou européennes soit directement soit via un organisme de placement collectif en valeurs mobilières (OPCVM). Il bénéficie d’une fiscalité avantageuse sur les plus-values (17,2 %) à condition de le conserver au moins 5 ans (fiscalité à 30 % pour un retrait avant 5 ans). L’épargne reste en revanche disponible à tout moment mais tout rachat (même partiel) avant 5 ans entraîne la fermeture automatique du PEA. Le PEA est par nature un placement à plus forte exposition aux risques que les obligations ou l’assurance vie.

Le plan épargne logement (PEL) 

Ce livret d'épargne consiste à effectuer des versements périodiques afin de se constituer un apport personnel en vue d’un achat immobilier. Il permet d’obtenir un taux d’intérêt préférentiel de la banque au moment de l’achat. Le PEL constitue un placement de moyen terme car il nécessite une phase d’épargne obligatoire d’au-moins 4 ans. Dans le même ordre d’idées, le CEL (Compte épargne logement) permet lui aussi de constituer un apport personnel pour un achat immobilier ou la réalisation de rénovation mais il est plus souple que le PEL avec une durée d’épargne minimale de 18 mois avant de pouvoir contracter un prêt. Son plafond est cependant relativement limité (15 300 € maximum) et il est ainsi plus souvent plébiscité pour de l’épargne de court terme.;

L’immobilier papier (ou “pierre papier”) 

Là où l’immobilier foncier implique un engagement sur le long terme du fait notamment d’importants frais d’acquisition mettant un certain temps à être rentabilisés, l’immobilier papier est plus adapté à moyen terme. Moins contraignant et engageant, il permet d’investir indirectement dans l’immobilier en acquérant des parts de sociétés immobilières spécialisées investissant dans différents biens (résidentiel, commercial, bureaux, etc.). Avec un faible ticket d’entrée, une gestion assurée par le fonds, une rentabilité intéressante et des risques limités du fait de la diversification des biens, l’immobilier papier est un bon moyen de faire fructifier son épargne sans s’engager sur une trop longue période. Il est possible d’investir dans la pierre papier à travers 3 véhicules principaux à savoir ; 

• les SCPI (sociétés civiles de placement immobilier) ;
• les OPCI (organismes de placement collectif immobilier) ; 
• les SIIC (sociétés d’investissements immobiliers cotées).  

Le crowdfunding

Le crowdfunding ou financement participatif consiste à prendre des participations directes dans des entreprises ou à prêter de l’argent à des entreprises ou des particuliers contre les intérêts. Cette démarche permet généralement d’investir dans des projets proches de ses valeurs (sociales, environnementales, etc.). Elle revêt souvent un caractère responsable permettant de donner du sens à son épargne tout en la faisant fructifier.

Comment diversifier son portefeuille d'épargne ?

Diversifier son portefeuille d’épargne permet de limiter les risques et d’optimiser ses rendements. Pour ce faire, voici quelques conseils :

• évaluez bien vos objectifs et votre appétence au risque : définissez en amont un horizon de placement qui va déterminer vos choix d’investissement en fonction notamment de vos projets (immobilier, travaux, achat de véhicule, etc.) ;
• anticipez les besoins de liquidités : tenez compte du blocage des fonds prévu sur certains produits financiers et l’échéance à laquelle vous souhaitez pouvoir utiliser votre épargne librement ;
• optez pour différentes classes d’actifs (livrets, assurance vie, immobilier papier, crowdfunding). Une combinaison variée de placements permet de limiter les risques en ne mettant pas tous ses oeufs dans le même panier ;
• diversifiez vos placements au sein d’une même classe d’actifs : optez pour différents types d’obligations (différentes entreprises ou différents États) ou d’actions (différents secteurs d’activité) pour réduire les risques de pertes en capital. Il en est de même pour l’immobilier papier ou vous pouvez investir en résidentiel mais également en commercial ou en immobilier de bureau ;
• suivez vos placements régulièrement et adaptez les et au gré des évolutions du marché ;
• faites appel à un professionnel (gestionnaire de patrimoine) pour vous aider à constituer et éventuellement à gérer votre portefeuille d’épargne diversifié, notamment si vous êtes novice en la matière.